La suite sur question précédente

La mauvaise nouvelle: les idées viennent sous la douche ou au moment insomniaque de 5 am, donc pas moyen d'écrire ce moment... puis, devant l'ordinateur... les idées disparaissent! 

Mais l'idée est le suivante: comment sortir? Comment s'en sortir sans (trop) sortir?  Le verbe est important. Sortir. La seule création de l'oeuvre n'est suffisante que pour un temps et puis apparait le désir de la montrer... mais où et comment? Aller exposer, envoyer des oeuvres à des salons internationaux, à des foires (des bonnes), faire des résidences, etc. 
Alors, comme j'habite en Equateur, les possibilités de (s'en) sortir se réduisent drastiquement. Bien sûr, l'internet nous permet d'être informés et en contact, des opportunités apparaissent, mais au moment d'agir on se confronte à la géographie. Cette géographie qui met un océan entre les désirs et la réalité. Océan qui peut être solutionné avec beaucoup d'argent, ce que je ne possède pas. J'ai reçu le devis pour exporter une de mes sculptures en Europe de la part de la seule compagnie importe et exporte des oeuvres d'art et... ça coûte! mais ça coûte!  DHL  à l'air gratuit à côté... Puis, les foires... Les bonnes, les fameuses coutent aussi la peau des fesses et, en plus, elles sont réservées à des galeries d'art qui sont déjà bien établies sur le marché (au moins local). A Quito, il n'y a qu'une seule galerie (il y a plus, mais ce sont plutôt des espaces indépendants qui bien ou mal organisent des expositions) qui fonctionne depuis plus de six ans déjà, mais qui n'a pas la capacité économique de payer un stand de presque 4.000$  au Salon du dessin de Paris ou 8.000 pour le YIA Art Fair... Sans compter l'envoi des oeuvres, voyage du galeriste, de l'artiste, etc, etc... Impossible. Enfin, ici, avec cette économie sud-américaine.  

Une bonne option pour un artiste? Faire des résidences de création suivie d'une exposition sur place. Atelier et logement fournis... les reste semble faisable. Mais quel est le problème? J'ai une famille, je suis mère de deux (trois si je compte monsieur le mari) et je ne peux pas les laisser seuls pour plus de deux-trois semaines (je ne l'ai fait qu'une seule fois). Le bonheur de la maternité et de la famille est-il un empêchement? Et, oui, c'est une question que les femmes se posent beaucoup...  J'ai vu dernièrement un "scandaleux" article de ou sur Marina Abramovic qui dirait que la maternité serait un frein à la carrière artistique des femmes (1) et qu'elle ne serait pas ce qu'elle est avec des enfants...  Style Blake: "plutôt étouffer un enfant au berceau, que de bercer d'insatisfaits désirs".  Et bien: débat!  A-t-elle raison? Oui, bien sûr, mais non. Evidement, on ne peut plus faire toutes les choses qu'on veut au moins qu'on ait les moyens pour des nounous ou des voyages et séjours en famille, mais le fait d'avoir pris la décision de ne pas avoir des enfant n'est pas garantie de succès professionnel. Je suis devenue mère assez jeune (23 ans) et j'ai toujours su que la carrière artistique est lente. On est toujours jeune artiste à 40-45 ans, donc... maintenant c'est le moment de créer et de produire, on essayera montrer le travail quand les enfants seront à l'université. Dans mon cas, j'ai encore quelques cinq années à attendre... (c'est ce que je me dis)

Eh, voilà, l'avenir semble sombre, mais, bartlébysme étouffé pour l'instant: je travaille. Je produis. Mais, comme j'ai appris des choses pratiques dernièrement, je fais des oeuvres sur papier que je peux tranquillement transporter dans ma valise ;) 

A propos, cette collection illustrera la revue Nouveaux délits en octobre.
















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