Je ne suis pas artiste femme, je suis artiste!





"...bon nombre d’artistes préfèrent accepter ces conditions de peur de ne pas exposer dans ces lieux renommés et importants pour leur carrière, sachant pertinemment que de toute façon, s’ils refusent de participer, d’autres accepteront à leur place…"





Cet article porte surtout sur la précarité de l'artiste et la non-rémunération  de l’artiste, "sans qui, pourtant, l’exposition n’existerait pas." (idem) Mais il va de même pour les expositions thématiques, les fameuses manifestations culturelles du mois du mars... Je n'aime pas, pourtant je participe... A chaque fois je jure que je protesterais publiquement contre la nouvelle exposition d'artistes-femmes et pourtant j'y vais: je ne peux pas ne pas avoir une exposition dans le palais présidentiel... 

Puis, cette dernière porte un titre...“Humanas: Mujeres en el arte ecuatoriano” (Humaines: des femmes dans l'art équatorien) Eh... ok, c'est bien (ou c'est mal?) on passe de l'appellatif artiste-femme à "humaines"! WTF? 

Je colle un texte que j'ai écrit il y a un moment pour un séminaire et je peux dire, main sur le coeur: je suis profondément aliéné et I would prefer not to. 






Je ne suis pas artiste femme, je suis artiste!


Qu’est-ce qui est le plus important pour vous : être une femme ou être une artiste ?
Pour le meilleur ou pour le pire, je suis une femme ; or je peux devenir une meilleure artiste, cela a donc plus d’importance dans mon esprit.
(Louise Bourgeois[1])


Antécédents

Mars 2017. J'ai participé à une exposition collective organisée par l'Alliance Française de Quito "Dix femmes pour dix mots" qui réunissait deux dates importantes: 8 mars, journée internationale des femmes  et 20 mars, journée internationale de la francophonie. Exposition intéressante réunissant des artistes autour d'un thème pas très commun: travailler avec un mot en français. Fragments de mon journal de l'époque:
"Les hommes dans l'art
Oui, ce titre sonne... bizarre.
Pour dire le moins. Par contre, les femmes dans l'art, une exposition que de femmes , un livre sur les femmes artistes, etc., etc., sont monnaie courante. Bon, pas si courante - si c'était le cas, on n'en parlerait plus.
(...)
Mais j'insiste! Le principe est incorrect! J'en ai assez d'être cataloguée comme ça! Ça suffit des expositions de femmes, livres de femmes, études sur les femmes! C'est si injuste envers les hommes!
J'ai  trouvé ça: "Chercher l’homme: une exposition collective d'artistes hommes" et, devinez quoi? Des problèmes d'identité. Je pense que l'art n'a pas de genre et je ne me sens pas particulièrement femme quand je peins - je crée. C'est tout.  Mais cette exposition d’hommes il faudrait la répliquer.
Ou, joindre les Guerrilla Girls." (11 janvier 2017) [2]
…………………..
 "Mais, sinon, l'exposition de femmes s'approche à sa fin. On a survécu. Mais, j'ai commencé très sérieusement à réfléchir sur cette question de genre dans l'art et dans la création. Ça m'emmerde. Vraiment. Je l'ai dit déjà ailleurs (ou ici même): pas de sexe ou de genre dans la création. Je ne me sens ni homme ni femme quand je travaille. Juste un être  humain capable de sublimer... " ( 21 mars 2017)[3]

Cette année, le 17 novembre apparaît à Quito un livre d'art nommé "Solo de mujeres"[4]. Recueil qui rassemble 13 artistes femmes dont je fais partie. Pas d'introduction qui analyse historique de la situation des femmes artistes de l'Équateur, mais le discours donné pendant le lancement a mentionné "rendre justice" et "montrer les femmes qui créent". L'auteur, Marco Antonio Rodriguez, un critique d'art assez reconnu a fait déjà quelques recueils d'artistes, hommes et femmes mélangés (plus d'hommes quand même). Mon sentiment pendant le lancement de ce livre? Un peu d'orgueil étouffé par un sentiment de contrariété. Quelque chose cloche là. Je suis reconnaissante de faire ce premier pas d'inscription dans l'histoire de l'art équatorien, mais ce n'est pas fait de la bonne manière. Ce n'est pas correct.
Et ainsi je pourrais énumérer plusieurs événements de ce type au long de ma carrière d'artiste.   Et comme ces fragments de mon journal le mettent en évidence, je ne suis pas à l'aise dans les festivals de femmes.
Enfin, ce sont les discours autour! Pareil, être mère et père, être mère et artiste! La maison, la famille et l'art! On est une catégorie à part - entre freak show, admiration et étonnement. Et on nous dédie des expositions (10 femmes ou 23; les femmes dans la peinture ou dans la sculpture), des livres (Women Artist de Taschen, seulement de femmes - et tant d'autres), des festivals, des sites web, des blogs et des musées… Mais voilà, quand je crée, je crée, je ne procrée pas, comme le disait Rilke. Je ne me sens ni homme ni femme. Je suis artiste. Et ce que pensait Rilke (qui aimait quand même des femmes artistes douées) est institutionnalisé (évidemment) et à la femme qui crée (en procréant ou non) on lui donne des espaces et des temps spécifiques. Genre jeux paralympiques. Ce sont des femmes! Et elles créent! On est une minorité et ça, c'est une affaire d'applaudissements juste un jour à l'année. La journée internationale de.
L'affaire n'est pas limitée au tiers monde, les activistes Guerilla Girls demandent depuis longtemps si les femmes doivent être nues pour y entrer au musée en spécifiant que moins de 5% des artistes des musées sont femmes tandis que 85% de nus sont féminins[5]. Évidemment on est loin  (bon, pas si loin si on regarde les chiffres) de l'époque de l'interdit d'études, de travail ou de l'autonomie financière de la femme. Une femme peut être / est ministre, plombier et artiste, mais… pourquoi mettre tellement l'accent sur cela? Pourquoi accentuer tellement ce fait qu'il y a des femmes artistes? Une sorte de: "regardez! elle(s) sait(savent) peindre!" Comme si on applaudissait le singe savant au zoo ou l'éléphant qui peint[6].
Première remarque, juste pour rire: féminisme, nom masculin et masculinité, nom féminin. Justice rendue. Égalité. Parité. Et on se rend compte de l’incongru de ce genre de divisions.
En faisant des recherches sur le sujet des artistes-femmes (catégorie instituée qui n'attend qu'à être perturbée) je tombe sur une multitude de sites, blogs, émissions, projets, musées dédiés à l'artiste-femme tous ou presque prônant une idée de rendre justice, de visibiliser la femme créatrice qui a été invisibilisée injustement pendant des siècles.  D'une part, c'est bien et c'est important. Mais de l'autre, je sens que c'est un discours et une manière de penser/fonctionner qui n'est plus possible. Le concept s'est institutionnalisé et il y a l'intérieur des rapports de pouvoir et des normes. Déjà le monde de l'art, l'institution de l'art est d'une complexité spéculative qu'on se passerait volontiers de ce genre de catégories de genre (répétition voulue).
"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité."[7] (premier article de la Déclaration des droits de l'homme)
"Or si on y regarde de plus près, cette égalité, garantie par les principes, n'est que formelle. D'un point de vue légal, la femme est l'égale de l'homme en droit, mais elle ne l'est pas dans l'évaluation sociale." (Hannah Arendt[8], 1986, p. 69)
Je ne veux pas faire un essai sur l'inégalité des droits, sur le féminisme, mais la question de genre est, quand même un thème récurrent. Récurrent et vécu.
Historiquement, et ce n'est pas de l'information nouvelle, les femmes ont toujours eu moins de droits que les hommes. Droit au vote et à faire des études qu'au XXe siècle, salaire inégalitaire jusqu'à nos jours, etc. Dans le monde de l'art ce n'était pas différent, même si Pline l'Ancien relate que la peinture a été "inventée" par une jeune femme amoureuse qui a peint la silhouette de son bien-aimé sur un mur… ah, dis donc, mais c'est toujours un homme à l'origine! Enfin, l'histoire connait et reconnait des artistes femmes à travers les siècles. Elles ne sont pas beaucoup, mais c'est dû aux limitations de leurs droits.
1.     Jusqu'aux années soixante, l'art était pour et par des hommes[9]. Des hommes blancs.
2.     Actuellement la collection permanente du MOMA comporte 90% d'artistes hommes. et 70% des artistes représentés par des galeries d'art  sont des hommes[10] (SUA)
3.     Actuellement, les statistiques des années 80 perdurent. En 2016, les nouvelles galeries du Tate Modern font 50% des expositions des artistes femmes. En 2017, le Met, le MoMA et Tate Modern ont dédié de grandes expositions à des artistes femmes[11].
Ces 1, 2, et 3 représentent en numéros le passé, le présent et le futur présentés dans une série documentaire par Artsy qui veut voir, à travers le regard de quelques figures importantes, l'évolution de l'égalité de genre. Plus intéressants que les chiffres et les statistiques, ce sont les témoignages des sujets participants. Surtout dans le clip concernant le futur de l'égalité de genre:
-       cette idée de séparer les artistes en groupes…
-       … on doit appeler un artiste un artiste…
-       … je ne crois pas que le genre doit être important, c'est l'égalité…
-       … les femmes doivent être capables d'être des mauvais artistes et même comme ça être incluses…[12]
En tant qu'artiste qui ne croit pas que son art soit défini ni par son sexe ni par son genre, j'irais même jusqu'à dire que plus que l'égalité dans l'art compte plus la qualité. Il ne s'agit pas d'inclure toutes les minorités juste pour être politiquement correct. Il ne s'agit pas du fifty-fifty. Je n'ai pas besoin de femmes à nombre égal, mais qui ne font pas du poids. Je préfère qu'il ait un 20% de femmes qui exposent parmi des hommes et que leur oeuvre soit là parce qu'elle est bonne, pas dans un souci d'égalité, pas pour faire entrer une sorte de minorité.
La conférence organisée par le musée du Prado le 8 mars 2015 "De l'autre côté de la toile: les femmes peintres à l'époque moderne"[13] retrace une histoire de l'art des femmes. Le même musée met en place une visite virtuelle des oeuvres peintes par des femmes. Virtuelle, parce que seulement une petite partie est exposée, le reste se trouve dans les réserves[14] tout en affirmant l'importance de connaître ces artistes oubliées par l'histoire. Le même site dit que :
[ce] "sont des femmes qui ont eu du succès dans leur temps. Mais, après leur mort, beaucoup de ses peintures furent attribuées à des hommes et quand se vérifiait que l'auteure était une femme, la valeur économique et symbolique de l'oeuvre descendait. D'autres sont restées occultées derrière la figure du père ou du mari qui signaient leurs oeuvres. Il y a eu aussi qui ont défendu férocement leur talent et ont réussi à s'imposer comme artistes de succès dans un monde de l'art qui est masculin. Et surement, beaucoup ont essayé et ont échoué.  Et pourquoi n'apparaissent-elles dans les livres d'histoire d'art? Et pourquoi ne voit-on pas leurs oeuvres dans des musées? La réponse l'ont les hommes qui, dans leur majorité, ont été les historiens, critiques et conservateurs."[15]
Évidemment, je ne peux pas passer de côté du féminisme, mot que "Le Dictionnaire Robert le définit comme « une doctrine qui préconise l’extension des droits, du rôle de la femme dans la société »"[16] La même introduction du livre Le féminisme, parle plus que des droits de la femme - de la perception de ses droits, du point de vue qui est androcentré: "l’historien, le préhistorien, l’ethnologue ou le sociologue abordent la condition des femmes, c’est le plus souvent de façon androcentriste, en projetant leur propre modèle des rôles masculins et féminins sur les sociétés passées ou contemporaines."
Actuellement, il y a des musées dédiés aux artistes femmes, des expositions thématiques qui réunissent des créatrices (juste un critère de genre ou un art carrément féministe). Le site-organisation AWARE qui prône dans son à-propos "Replacer les artistes femmes du XXe siècle dans l’histoire de l’art"[17] et dans la rubrique liens utiles[18] on trouve une quantité étonnante d'organisations, associations et musées dédiés à l'artiste femme: The Women's Art Library, The Feminist Art Project, National Museum of Women in the Arts (NMWA), Museo de Mujeres Artistas Mexicanas (MUMA), Société Suisse des Femmes Artistes en Arts Visuels (SSFA), The Women Artists Archives National Directory (WAAND), etc.
La revue Beaux-Arts magazine dans son numéro de novembre 2017 annonce "Le féminin l’emporte, en six expos parisiennes": "L’époque a rarement été plus propice aux élans féministes. Alors que les scandales et les dénonciations se multiplient, la parole des femmes n’a jamais été mieux entendue. L’agenda parisien s’en ressent et regorge d’expositions féminines, voire féministes. Qu’elles dénoncent l’étouffement de l’espace domestique, racontent leurs émois ou s’engagent dans la lutte, les artistes femmes occupent le devant de la scène !"[19]
Mais à vrai dire ce genre d'organisation d'événements n'a pas que des adeptes et des applaudissements. Déjà, Niki de Saint Phalle refuse de participer dans le livre Women Artists de Taschen et ce refus est documenté dans l'article que l'auteur lui dédié de toute façon : "Niki de Saint Phalle a toujours estimé que les artistes hommes et femmes appartenaient à un mouvement dont les membres ne peuvent être jugés ni distingués en fonction de leur race, de leur religion ou de leur sexe. C'est pourquoi elle a refusé sa participation à de nombreuses expositions et publications qui s'attachent exclusivement à des femmes artistes et n'a fourni aucune photo pour la présente publication." (Uta Grosenick, 2003, p. 169) Ce malaise d'y participer dans un fossé autoformé et collaboratif où l'abîme des différences devient de plus en plus grand et l'égalité ou la parité s'estompent suscite d'autres débats. En 2009 l'exposition du centre Pompidou, « Elles »[20], a donné du grain à moudre à France Culture en posant la question "Les artistes ont-ils un sexe?"[21] Je ne vais pas faire un compte rendu de ce débat qui a été assez… enfin. Par contre la présentation de ce "Grain à moudre" soulève clairement la problématique:
"Paris a damé le pion aux commissaires américains. Ces derniers avaient déjà pensé à faire des expositions sur l'art qu'on appelle « art féministe », mais aucun n'avait choisi la différence des sexes comme critère exclusif de sélection des oeuvres. Le nouvel accrochage parisien a cette vertu de rappeler qu'il y a bien des artistes hommes et des artistes femmes et cette surexposition de quelques mois a comme premier mérite de souligner, en creux, la minoration constante des femmes dans le monde de l'art contemporain, comme dans l'écriture de l'histoire de l'art moderne. Mais comment rassembler des artistes uniquement parce qu'elles sont femmes, et même si elles refusent au départ ce type de lecture, sans étayer l'idée d'une quelconque spécificité ? Et alors de quelle nature serait cette spécificité ? Toute artiste femme est-elle nécessairement traversée par des problématiques qu'on rabat classiquement sur du « féminin » ? Et faut-il en conclure que ces questionnements sont absents chez les hommes, ou interdits ? On le sent, cet accrochage pose quelques questions, à commencer par le choix de son sponsor qu'on peut trouver malheureux. Fallait-il aller chercher Yves Rocher pour mettre les femmes, au propre et figuré, sur un piédestal ?"[22]
D'abord, des constats.
Le critère de sélection est le sexe, même pas le genre. Ce n'est pas de l'art féministe qui implique de la part de l'artiste (qui peut être aussi bien un homme) une posture, une militance, etc. C'est juste une question où les chromosomes agissent en tant que critère de sélection.
Ce critère de sélection amplifie et souligne cette différence de sexes. C'est une aliénation de la femme qui est artiste et on dirait que c'est un peu par sa propre main. Il y a un agir du sujet aliéné et de son empowerment. Empowerment de l'institution et de l'institué, institutionnalisé qui a des "logiques de disqualification inhérentes aux rapports sociaux de genre, de génération et de classe"[23]  Il y a une démarche professionnelle d'empowerment[24] qui a besoin de se détacher de ce genre de pratiques institutionnelles qui veulent "rendre justice".

Déjà, dans l'art avec un grand A, l'artiste est un être aliéné dans un système qui le restreint et manipule[25]. Bien que Marx considère que l'artiste serait le seul à échapper à l'aliénation par le travail, la réalité serait plutôt différente. Il y a une sorte de duplicité dans la profession: d'une part, si la création se fait dans un état relatif d'émancipation par rapport au système (relatif, parce qu'il ya d'autres relations de pouvoir sont jouées à ce moment-là) et de l'autre, doit fonctionner dans ce dispositif diffus qui implique marché, reconnaissance, valorisation, etc. "La religion, la famille, l'État, le droit, la morale, la science, l'art, etc. ne sont que des modes particuliers de la production et tombent sous sa loi générale" (Marx, Manuscrits de 1844, in Chalumeau, 2009, p 99) La loi générale est l'aliénation du sujet par le travail, qui devient un simple produit qui se produit hors de soi. Et, bien que Marx n'ait pas créé une théorie spécifique de l'art, sa philosophie est appliquée à ce moment extérieur (qui rencontre le public, la société, etc.) de la production artistique. L'activité artistique est un double état: «Ce statut tient à la double nécessité de penser l’activité artistique, d’une part, comme la possibilité véritable, mais exceptionnelle et isolée, d’une activité humaine libérée de l’aliénation et, d’autre part, comme activité socialement déterminée par les formations historiques où elle prend place, formations caractérisées par les rapports de domination et d’exploitation qui culminent dans le mode de production capitaliste. » (Garo[26])
Puis, pour une femme dans le monde de l'art ces facteurs se multiplient – on ne parle pas seulement de survivre le système en tant qu’individu-artiste qui résiste à la dynamique conflictuelle de la socialisation de l'art, il s’agit aussi de faire face à d'autres jugements de valeur. La lutte de pouvoir omniprésente dans notre société régie par des règles, des stéréotypes et des préjugés mène parfois à la résistance. Ces résistances peuvent être données «d'en bas» comme une auto-organisation des opprimés (Alinsky[27]). Ainsi, les manifestations culturelles de / pour femmes artistes (ou des artistes qui sont des femmes) organisées par des groupes féministes, ou des groupes de femmes auto-organisées et autogérées (l’exposition Flora[28], El Conteiner, Quito par exemple) peut être un instrument de la transformation sociale. Mais d'autre part, l'institutionnalisation de ces pratiques définies par le  sexe d'un / une artiste comme appartenant à un ghetto est plutôt un instrument d'aliénation du sujet de leur autonomisation. Parce que pour Alinsky, « le pouvoir ne renvoie pas principalement à des positions (au sein de la hiérarchie sociale) ou des droits (droit de vote), mais à la capacité d'un groupe social à s'auto-organiser, à mobiliser des ressources afin d’agir collectivement en  défense de ses intérêts. " (Nicolas-Le Strat)
Cette mobilisation ce fait pour une certaine reconnaissance qui englobe les droits fondamentaux de l’être humain ou des animaux autant « qu’une attente de confirmation de capacités et de valeur par les autres. »(Lazzeri, Caillé, 2004, p. 5) C’est de la validation du travail fait et un artiste même s’il/elle crée dans une relative liberté et émancipation (de la société, des stéréotypes, de sexe, peut-être un peu moins de soi-même) il a besoin à un moment donné d’une reconnaissance/validation externe qui lui permet d’avoir l’élan et la confiance de continuer avec son travail. La confiance en soi, en ses capacités est accompagnée de l’estime de soi et les deux sont minées quand la reconnaissance est donnée sur des critères autres que l’analyse de l’œuvre  en soi. Quand elle arrive suite à une catégorisation.
Si l’on revient aux mots de Louise Bourgeois de l’entête de cet écrit, le sexe, le genre est malgré soi : on ne peut pas apprendre à être meilleur dans son sexe ou dans son genre. La création artistique que je considère aussi une condition, quelque chose que fait partie de cet individu créateur, n’est pas à cent pour cent amovible : on grandit, on devient, on se métamorphose en un meilleur artiste. Différent au moins.






  

Bibliographie

*    Arendt Hannah, Astrup Anne-Sophie. Le problème de la femme dans le monde contemporain. In: Les Cahiers du GRIF, n°33, 1986. Annah Arendt. pp. 69-72. doi : 10.3406/grif.1986.1683 http://www.persee.fr/doc/grif_0770-6081_1986_num_33_1_1683
*    Michel, A. (2007). Introduction. Dans Le féminisme (pp. 5-10). Paris: Presses Universitaires de France. 
*    Nicolas-Le Strat, P.,  "De la logique-projet à une dynamique de capacitation", Approches critiques des politiques éducatives et sociales en matière d'éducation tout au long de la vie, support du cours 5 disponible sur la plateforme Moodle
*    Christian Lazzeri, Alain Caillé« La reconnaissance aujourd'hui. Enjeux théoriques, éthiques et politiques du concept », Revue du MAUSS 2004/1 (no 23), p. 88-115. DOI 10.3917/rdm.023.0088


Sitographie













[1] Entretien de 1971 par Alexis Rafael Krasilovsky, étudiant du cours de « Sociologie de la femme artiste » du Dr Lenore Weitzman, à Yale University, Newhaven, Connecticut in Louise Bourgeois, Destruction du père. Reconstruction du père.
[4] Seulement des femmes
[8] Arendt Hannah, Astrup Anne-Sophie. Le problème de la femme dans le monde contemporain. In: Les Cahiers du GRIF, n°33, 1986. Annah Arendt. pp. 69-72. doi : 10.3406/grif.1986.1683 http://www.persee.fr/doc/grif_0770-6081_1986_num_33_1_1683
[16] Michel, A. (2007). Introduction. Dans Le féminisme (pp. 5-10). Paris: Presses Universitaires de France. 
[20] Cette séparation ne peut pas ne pas me faire penser à des pratiques qui dépassent le monde de l’art : de la ségrégation dans la vie quotidienne. Au Brésil et en Mexique les autorités ont mis au point des unités de transport public « roses », juste pour des femmes. Moyen de lutter contre le harcèlement ?  Ou juste une mesure palliative ? L’idée est polémique vu que l’éducation des sujets pour le respect serait plus fructifère… http://www.elmostrador.cl/braga/2017/10/24/vagones-exclusivos-para-mujeres-la-medida-contra-el-acoso-en-el-metro-que-genera-controversia/
[23] Nicolas-Le Strat, P.,  "De la logique-projet à une dynamique de capacitation"

[24] Nicolas-Le Strat, P.,  "De la logique-projet à une dynamique de capacitation"

[25] Il s’agit surtout du système actuel de l’art contemporain nommé aussi « Financial art » où il s’agit plus d’une spéculation de marché et de « création » d’artistes plus que des œuvres en soi.
[27] Nicolas-Le Strat, P.,  "De la logique-projet à une dynamique de capacitation"

Commentaires

Articles les plus consultés