Pourquoi?

Eh, oui, pourquoi ce subite accès d'activité? Parce que l'inactivité tue. L'apathie, la léthargie sont saines, mais... qu'elles ne durent pas trop. En plus, cette aparente passivité en fait est de l'activité cérébrale intense, quoique invisible. Dans mon cas, ne rien faire signifie aussi lire. Depuis quand la lecture est-elle associée à ne rien faire? Depuis l'époque quand, moi, pâle enfant citadin passant les vacances d'été à la campagne chez mes grands parents ne profitais pas trop du grand air, du soleil et des jeux: je lisais. J'entendais "Laisse ce livre!!!". Trauma infantile complet, la lecture est appréhendée jusqu'à maintenant avec un peu de culpabilité...  

Quelle est la lecture de cet été qui me pousse à écrire, à m'exprimer? Ce n'est pas Bartleby (tous les bartlebys), évidement (enfin, oui, ça aussi). De cette série je suis passée à la théorie de l'art, esthétique, philosophie de l'art. Bibliographie construite d'après quelques noms, puis développée selon le système boule de neige.  Avec l'hypothèse de fond que l'art, l'artiste font partie de la société, sont son écho et évoluent ensemble. Petite idée de départ pour ma candidature en Master en  lien avec l'analyse institutionnelle. Le processus créatif m'intéresse toujours, mais il est peut-être temps de l'aborder sous une autre perspective. 

Ainsi, j'achète "L'imposture de  l'art contemporain" de Aude de Kerros. Fascinant. En tant qu'artiste se sentant hors de son temps, loin de l'art de nos jours nommé par l'auteur "AC" (à différencier de l'Art, tel qu'on l'a toujours connu), moderne sans espoir, ce livre me donne deux options: être Bartleby ou jouer le jeu...  Elle a mis des mot sur le mal-être d'un peintre dont on peut lui comprendre le bartlebysme. Loin des circuits (géographiquement surtout), mais aussi, loin d'une certaine intégration conceptuelle, d'être en unisson avec ce que marche, avec ce que vaut aujourd'hui, savoir et comprendre quelle est la situation en France n'a pas de prix. Et tout cela exposé d'une façon argumentée et documentée. J'ai compris pourquoi je n'ai pas aimé l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1998-2000: ce n'était pas ma place. Pas pour de la peinture. J'ai beaucoup profité des ateliers de technique   (fresque, technique de la peinture) et de ceux avec des vieux professeurs qui enseignaient toujours le métier... Alors, ce jeu de fonctionnement dans l'art contemporain qui est un jeu avec l'institution finalement, il faut le faire. Difficile depuis cette montagne équatorienne, mais... 

Premier pas: écrire son statement d'artiste (en anglais c'est beaucoup plus difficile) et participer à des concours en ligne. Pas de résidences pour moi, même si ce sont des excellentes plateformes puisqu'en plus d'être un simple peintre... J'ai de la famille. Des enfants que je ne peux pas laisser pendant trois mois ou plus... 

Etat actuel: I would prefer to. Puis on verra.

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