passionnément - dragonnement

Suite sur la réflexion  sur les dragons internes des artistes. 

Est-ce que ce dragon qui represente la flamme (ou l'explosion des fois) de la création est toujours nécessaire? L'art doit-il absolument fonctionner, devenir et naitre dans un grand élan de passion? Peut-il être plus cogité, plus froid? Evidement, la création a toujours au moins deux phases: la transe et l'extase suivie de l'analyse plus froide du résultat. Il y en a qui ne font que l'analyse, travaillent l'idée et d'autres pour qui il n'y a que la danse tribale qui compte. Je suis une artiste qui veut laisser une trace de son mythe personnel et pour qui le processus est aussi important que le résultat. Je crache du feu, mais puis j'utilise un extincteur et j'analyse le résultat; je laisse la chose mijoter un peu au petit feu... 

A quoi se doit ce discours?  Au fesses géantes qui participent au Turner Prize de Londres. Je n'ai rien contre les fesses ou d'autres parties du corps peu montrables au public. Rien contre le scandale non plus. Mais, en lisant un peu et en voyant les photos je me suis posée des questions sur le processus de cette artiste. Un processus qui ressemble plus à une recherche bibliographique  pour une thèse. Fait-elle elle-même ses sculptures? A-t-elle accès au plaisir de pétrir la matière avec ses mains ou seulement le plaisir de la pensée? Le savoir-faire? Les idées derrière ce derrière me parlent. C'est une oeuvre ouverte (à deux mains) qui permet d'être interprétée et l'allusion que fait The Guardian à Pasolini et son assassinat... peut être un peu trop directe. Un peu comme un instrument contondant qui résout les choses simplement et efficacement.  C'est sûr que la vulnérabilité humaine est tout à fait visible. 

Mais je n'ai pas aimé l'oeuvre. Pas du tout. Je comprends parfaitement qu'un processus créatif peut être tout à fait intellectuel, mais il faut aussi réaliser le truc. Donc, ici c'est le savoir-faire qui fait défaut. Sinon, on a souvent besoin d'une paire de fesses géantes... mais bien faites!














(http://www.telegraph.co.uk/art/what-to-see/turner-prize-2016-shortlist-a-return-to-sculpture-of-sorts/
... titre mémorable : Lichen! Libido! Chastity! (Lichen ! Libido ! Chasteté !), dans laquelle une sculpture de plus de 5 mètres représentant les fesses d’un homme nu, tenues entre ses mains, émergent d’un mur en briques. Une création qualifiée par le New Yorker d’« une des œuvres les plus bizarres visibles à New York cette saison ». Il s’agit de l’interprétation par l’artiste d’un projet des années 1970 de l’architecte italien Gaetano Pesce pour un immeuble de bureaux de Manhattan qui n’avait jamais vu le jour. Les fesses devaient constituer la porte d’entrée du bâtiment. (http://www.lemonde.fr/arts/article/2016/05/13/turner-prize-qui-sont-les-quatre-candidats-en-lice_4919218_1655012.html)

The opening of the catalogue essay on Hamilton’s Turner prize work talks about Italian film director and writer Pier Paolo Pasolini’s “untimely death” in 1975, and a number of letters he published in the months before he was brutally murdered. It may have been an assassination, disguised as a squalid sex murder, a brutal travesty of anal sex. It is difficult not to look at those buttocks after reading this without thinking of threat and danger, and human vulnerability. Suddenly even the suit looks threatening. 
(https://www.theguardian.com/artanddesign/2016/sep/26/turner-prize-2016-review-tate-britain-micheal-dean-anthea-hamilton-helen-marten-josephine-pryde)

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