Feu II

Comme d'habitude, j'ai besoin d'une petite suite pour mes articles... Oui, je suis très désorganisée dans mes idées et mes notes sont assez incompréhensibles - donc, quand j'écris, j'oublie des choses que je voulais dire. Je m'emporte et j'accompagne les idées du moment. Non plus, je ne me relis pas. J'ai honte. Enfin, une fois l'écrit parti, je ne m'intéresse plus. Oublié, réfoulé, suivant.

Mais revenons à ma pyromanie. C'est pas exactement de la pyromanie: je n'ai pas trop d'inclinations criminelles, mais le feu est fascinant. Ça hypnotisé, ça fait sentir bien... Ce n'est pas le résultat qui compte, la carbonisation est belle aussi, certes, mais c'est ce processus vivant de la flamme, la transformation de la matière. A la manière des dieux! Eh oui, je me sens toute une déesse (dé)-créatrice de matière quand j'ai la flamme au bout de mes doigts. C'est cela que j'avais oublié: la soudure. Les circonstances m'ont donné l'opportunité de  travailler le métal, de le rendre maléable et obéissant à mes  mains. Je ne suis pas sculpteur et il y a peu de sculptures dans ce monde qui m'offrent les mêmes sensations et plaisirs sensoriels comme la peinture. Je ne m'émotionne pas devant une grosse pierre ou un tronc de bois même bellement travaillés. Le fer, par contre, a d'autres facultés. Des talents. Donc, je ne fais pas de sculptures - elles sont la conséquence. Plus qu'assembler des bouts de fer trouvés ou découpés selon mon envie et de construire des œuvres, c'est leur fusion qui compte. Souder, qui semblerait être un travail très masculin reservé aux vrais machos forts qui plieraient des bares en fer à mains nues, est, en fait, une tâche d'une délicatesse invraisemblable. L'électrode, ne touche jamais la surface du métal tout en le fondant. Un frottement initial pour créer l'arc et... tu deviens dieu. J'appelle ça "peindre avec du feu". Le mouvement du poignet est subtil, pas de gestes brusques, on respire à peine et on est toujours fasciné par ce que sort du bout de cette baguette magique. Le fer bouillonne! C'est de la lave en effervescence et toi, tu la controles. Oui, c'est beaucoup mieux que ces pauvres allumettes. Je me remets à la sculpture ou j'expérimente avec d'autres pyro-plaisirs? Je ne sais pas. Les deux, peut-être... En tout cas, ce dragon de flammes concrètes ou le métaphorique il faut le maintenir vivant. Mieux, l'alimenter, le faire grandir et ne jamais l'oublier.

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